Comment les jeux vidéo peuvent vous servir professionnellement ?

Dimanche dernier, le 28 mars 2021, nous avons pu aborder en live le sujet des jeux vidéo au service de la vie professionnelle !

Ce live était hébergé par « Jeux fais quoi« , qui organise des ateliers de sensibilisation aux bienfaits du jeu vidéo. Côté intervenants, nous ne vous présentons plus Xavier-Noël de KonexUp ! Naomi Hamelin, neuropsychologue à Strasbourg, participait aussi à ce live. Par exemple, elle utilise les jeux vidéo pour accompagner des personnes ayant des troubles cognitifs.

Vous pouvez retrouver ci-dessous la vidéo de ce live !

En plus, on vous propose un décryptage à l’écrit dans cet article.

Pourquoi le thème de l’insertion professionnelle par le jeu vidéo ?

Pendant longtemps le jeu vidéo était diabolisé. En effet le nombre de reportages dans les médias qui alertaient de ses dangers reste innombrable. La tendance s’est certes inversée ces dernières années. Par exemple en 2016 avec la reconnaissance du terme « esport » et les contrats de travail pour les esportifs. Plus récemment, avec le fait que les jeux vidéo aient été considérés comme produits essentiels dans la crise sanitaire.

Cependant, la longue période d’attaques médiatiques sur les jeux vidéo a laissé des traces. Nos intervenants, comme beaucoup, constatent qu’il reste tabou de parler de jeux vidéo en entreprise.

Insertion professionnel et jeux vidéos

Seule exception : certains salons de jeu vidéo proposeront des écoles et formation intégrant le jeu vidéo. Malheureusement, il s’agit généralement de métiers débouchant dans le jeu vidéo et non dans d’autres domaines bien plus vastes.

Et pourtant, cette pratique amène bien des vertus qui peuvent servir les entreprises ! Notamment pour travailler les soft skills des candidats ! Ou bien de fonctions cognitives pour le terme technique. C’est justement pour parler de cela que ce thème a été abordé.

Naomi cite très vite des exemples professionnels : organisation, flexibilité, adaptation, gestion de l’impulsivité … Ce sont autant de qualités professionnelles qui peuvent être travaillées par le jeu vidéo.

Que mobilisent les jeux vidéo dans le cerveau ?

Les jeux vidéo mobilisent énormément de parties du cerveau.

Principalement, les fonctions exécutives sont impactées. En d’autres termes, il s’agit de la gestion de situations nouvelles ou imprévues, qui sortent de la routine. Ces situations demandent au cerveau de s’adapter. Au passage un changement peut déclencher de l’impulsivité.

Autre aspect : la gestion des problèmes. Les jeux de puzzle ou d’aventures poussent le joueur à chercher des solutions. Il va essayer différentes options jusqu’à réussir.

Ensuite, les jeux travaillent la mémoire. En effet il est souvent nécessaire dans des jeux d’aventure ou de rôle de se rappeler d’interactions passées pour pouvoir y revenir plus tard avec la solution.

Dans la continuité du précédent point, le rebond à l’échec permettra de ne pas refaire les mêmes erreurs, jusqu’à réussir le niveau.

Les intervenants reviennent aussi sur le trait de caractère souvent décrié des gamers : l’impulsivité. Effectivement, les jeux vidéo entraînent dans le cerveau des émotions pouvant amener au fameux « rage quit ». Pour les néophytes ce terme indique un joueur qui va arrêter brutalement une partie parce qu’il est en train de perdre. Cependant c’est une réaction tout à fait naturel dans une situation nouvelle donnant un sentiment d’injustice. Le jeu vidéo permettra au contraire de mieux identifier et comprendre ce sentiment. Ainsi, dans un milieu professionnel, il maîtrisera mieux ses émotions et saura rebondir à l’échec.

Au passage, la gestion des émotions est une partie fondamentale de la fonction de coach esportif. Autrement dit, on peut utiliser ces pratiques en entreprise et faire des séminaires. C’est d’ailleurs ce que nous proposons chez KonexUp !

Qu’est-ce que l’esport & ses chiffres en France

Avant d’aller plus loin, expliquons aux non connaisseurs la différence entre esport et jeu vidéo. Xavier-Noël donne sa définition communément acceptée de l’esport. C’est la pratique compétitive du jeu vidéo. Ou bien le fait de jouer à plusieurs au jeu vidéo, comme un enfant qui joue au ballon et qui va ensuite jouer avec et contre des autres joueurs.

Si certains contestent le terme d’esport de par l’absence de pratique physique, nous soulignons que l’échec est aussi un sport. En effet la plupart des définitions du sport s’entendent sur la notion de compétition plus que la notion d’effort. De plus, l’esport implique aussi de très bon réflexe et une attention sans relâche, faisant travailler le corps et surtout le cerveau et les doigts.

Le terme d’esport existe depuis très longtemps, mais il a été officiellement reconnu en 2016, année où le gouvernement a reconnu cette pratique.

C’est cette même année que l’association France Esport a été créée, qui a pour but de faire le lien entre les esportifs et le gouvernement. Xavier-Noël fait partie des premières personnes qui ont rejoint cette association à partir du moment où elle s’est ouvert à tous les promoteurs de l’esport en France.

C’est d’ailleurs cette même association qui édite tous les ans le baromêtre de l’esport en France, donnant la température de la progression de ce phénomène. Quelques chiffres issus de ce baromêtre :

  • 7,8 millions de consommateurs d’esport (qui regardent ou pratiquent des compétitions esport).
  • 10,3 millions de joueurs de jeux vidéo (soit 21,6% des internautes français de plus de 15 ans.
  • 1,2 millions d’esportifs amateurs qui jouent de manière poussée dans l’objectif de faire des performances.
  • Les 15-34 ans représentent la moitié des joueurs de jeux vidéo. Mais plus de 95% des amateurs d’esport.

Jeux vidéo et télétravail

Le terrain le montre sans controverse : les pratiquants de jeux vidéo souffrent moins de la dépression liées au confinement et s’adaptent mieux aux outils de télétravail.

L’explication vient certes du fait qu’ils sont dans cet environnement virtuel. Mais aussi et surtout car ils ont cette faculté d’adaptation.

Certaines personnes pourront cependant craindra que l’amateur de jeu vidéo sera tenté de joueur plus, puisqu’il est à la maison, sans possibilité réelle de constater ce qu’il fait. En effet, il est difficile de tracer cela, même avec des systèmes de pointage à distance.

A l’inverse, des entreprises ont mis en place des systèmes recréant leur bureau dans un jeu vidéo.

Dans les faits, on constate que ce clivage est très générationnel. Un boomer, qui n’a pas grandi avec les écrans, sera moins à l’aise à les pratiquer toute la journée qu’un Millenials. Bien sur, ces boomers ont d’autres qualités, la résolution de problème sera juste très différente.

Autre constat : de plus en plus de logiciels en lien avec le jeu vidéo se démocratisent dans les entreprises. Pour exemple : Discord permet de travailler de manière collaborative avec des gestions de chans et des fonctionnalités d’échanges très pratiques. Ce n’est pas pour rien que Microsoft l’a récemment racheté pour l’intégrer dans sa suite Teams.

La perception du jeu vidéo a changé chez les grandes instances

Ces dernières années, les jeux vidéo ont été reconnues d’utilité publique. L’OMS par exemple : l’année dernière elle a reconnu qu’il était bon de jouer aux jeux vidéo lorsqu’on est confiné. Le jeu vidéo est aussi reconnu pour travailler sa mémoire et lutter contre Altzheimer.

Certes, des enfants peuvent passer des nuits entières à jouer au jeu vidéo. Mais cette tendance peut se retrouver dans d’autres passions et ce n’est pas le jeu vidéo en lui-même qui en est la cause. Naomi donne l’exemple de ceux qui vont dévorer un livre à en oublier de dormir.

Finalement la diabolisation du jeu vidéo s’explique par son côté nouveau à l’époque.

Au contraire, le jeu vidéo a aussi des vertus sociales. Pour illustration, Animal Crossing a donné un sentiment de liberté lors du confinement, et a permis de voir et interagir avec ses amis.

Comment les jeux vidéo peuvent servir au recrutement ?

Xavier-Noël occupe dans ses fonctions des missions de recrutement pour PROEVOLUTION.

Dans ce cadre, il est amené pour certains profils à faire des tests gamifiés.

Il donne l’exemple de la VR et d’un jeu où il faut désamorcer une bombe. Ce n’est pas la compétence du candidat qui sera jugée ici, mais plus sa réaction face à la nouveauté, sa capacité d’expression et son rebond à l’échec.

Bien sûr cette utilisation doit se faire avec beaucoup de recul. Effectivement, tous les candidats ne sont pas égaux face à ce type de pratique. Le recruteur devra donc bien analyser les causes de l’échec et tirer des enseignements objectifs de cette expérience.

Généralement, l’originalité de cette démarche est plutôt appréciée en terme de marque employeur.

Le serious game pour les formations en entreprise

Les jeux vidéo sont aussi utilisés pour la formation, c’est là qu’on parle de serious games.

Ces serious games sont notamment utilisés depuis très longtemps dans l’aviation, l’aéronautique ou encore l’armée. Egalement, ils peuvent être utilisés pour apprendre à faire des opérations.

Dans un contexte de crise sanitaire, cet outil sera précieux pour réaliser des formations en télétravail.

Notre neuropsychologue confirme que le jeu vidéo va créer des connexions dans le cerveau. Elle met aussi en exergue l’apprentissage par l’erreur qui pourra très bien passer par le jeu vidéo, avant un usage en situation réelle. Scientifiquement, c’est la dopamine qui est l’hormone qui fera neuro-transmetteur de cette récompense et jouera sur cette motivation.

La gamification au service de l’entreprise

Les jeux vidéo se sont déjà insinués d’une autre manière dans le monde professionnel. Quand une mécanique de jeu vidéo est utilisée dans un autre cadre, on parle de gamification.

L’exemple cité est celui du CRM, l’outil des commerciaux pour tracer leurs activités et échanges avec prospects et clients.

Certains CRM proposent de débloquer des badges et de gagner de l’expérience, comme dans la plupart des jeux vidéo. Cette technique contribue à motiver les publics qui sont sensibles et qui se dépasseront pour atteindre les objectifs et débloquer ces badges !

Faut-il indiquer qu’on joue aux jeux vidéo dans son CV ?

La question reste ouverte bien sûr car les propos de cette conférence peuvent être avant-gardistes pour beaucoup de recruteurs.

Ce qui est certain c’est qu’il ne faut pas le mettre si vous n’arrivez pas à en parler au profit de l’entreprise. Dès le CV essayez d’illustrer en quoi cette pratique vous aidera pour votre poste. Dans tous les cas, sachez en parler positivement dans l’entretien et mettez en avant des propos comme ceux de cet article.

Et si vous laisser votre candidature spontanée chez KonexUp et Proevolution, soyez sur qu’on appréciera cette ligne !