Retour sur notre Konex Klub « L’esport, un vivier de talents pour vos recrutements de demain »
Le 31 octobre 2019 au KMØ à Mulhouse s’est déroulé notre premier » Konex Klub » qui avait comme thématique : » L’esport un nouveau vivier de talents pour vos recrutements de demain « .
Xavier-Noël Cullmann nous a, le temps d’une conférence, apporté son expertise et sa vision de l’esport. Il était entouré de deux intervenants : Térence Figueiredo (directeur de l’école esport Power House Gaming de Mulhouse) et Stéphane Hengy (président de l’Élan Sportif).
Une thématique plus que d’actualité puisqu’en parallèle à cette conférence, se déroulait la Paris Games Week, à laquelle Xavier-Noël et Térence avaient participé à l’ouverture la veille, durant laquelle des annonces et études ont été publiées pour montrer le potentiel fort de l’emploi dans l’esport et la volonté du pays d’en devenir un leader européen.
Mais quel rapprochement peut-on faire entre cette pratique de l’esport et les problématiques de pénurie de talents ?
KonexUp croit en l’esport pour la détection des soft skills
Et oui ! L’esport est plus que jamais un réel vivier de talents. Nous avons déjà parlé sur notre site de la réinsertion par l’esport un sujet que tient KonexUp à coeur. Je vous invite à aller lire notre page qui résume bien l’enjeu de la réinsertion par l’esport.
Parce que nous avons aussi dans nos rangs un expert du domaine, j’ai nommé : Xavier-Noël Cullmann, aka Xnoll (son pseudonyme dans le milieu de l’esport) qui est le président de Zilat, une association de passionnés d’organisation événementielle esport qui organise des tournois de gaming au sein d’événements comme le Colmar Esport Show (qui a rassemblé en janvier dernier près de 1000 compétiteurs, parmi lesquelles des célébrités du milieu, et plus de 11 000 visiteurs).
Vous l’aurez compris l’esport chez KonexUp est une passion qui va dans le sens de nos missions !
L’esport c’est quoi ?
Mais l’esport c’est quoi? C’est un divertissement qui regroupe des millions de personnes à travers le monde. L’esport, c’est des compétitions de jeux vidéos, qui demandent une certaine dextérité, de l’entraînement, de la patience, une certaine résistance à l’échec, … et comme dans des compétitions sportives, il y a des supporters (souvent des joueurs eux-mêmes).
En effet, pour n’en citer qu’un : League of Legends (LoL pour les intimes) qui est l’un des jeux les plus populaires où deux équipes s’affrontent dans une arène de batailles avec pour mission de détruire le cœur de la base adverse, appelé Nexus. Ce jeu à lui seul a déjà rempli plusieurs stades en France !
Autre exemple très à la mode, particulièrement chez les ados : Fornite (un jeu de battle royale, où il faut être le dernier survivant) qui a fait récemment la une avec son « trou noir » qui a réuni près de 6 millions de vue sur Twitch, alors que le jeu n’était plus accessible lors de la mise à jour et du changement de saison (c’est un peu comme si vous continuez à rester dans le stade de foot pendant la trève hivernale) !
Dans un contexte de pénurie de talents : pourquoi l’esport ?
Parce que les profils rares et recherchés, les développeurs en première ligne, sont de plus en plus sollicités au vu de la bonne santé du secteur informatique ! Et ce déficit est le principal frein au développement de l’entreprise.
Avec ses 7 millions de consommateurs (selon le baromètre de France Esport), soit une hausse de plus de 20% d’intéressés depuis l’année précédente, l’esport devient de plus en plus incontournable pour tous. Par exemple lors de l’événement « Zevent » qui a eu lieu le mois dernier, des passionnés d’esport et influenceurs du domaine (plus précisément, on parle de Streamers et Youtubeurs) près de 3.509.878 euros de dons ont été récoltés au profit de l’institut pasteur. On peut constater que ce sont avant tous des passionnés, et qu’ils développent de réels talents en pratiquant cette passion, alors pourquoi s’en priver lors de vos recrutements sur des métiers du digital ?
C’est une réelle opportunité de recrutement de talents. Ces joueurs ont pu développer de nombreuses facultés et de précieux Soft Skills (on y revient plus bas).
Un phénomène en Vogue
Notre manager de KonexUp s’est aussi exprimé sur le fait que l’esport intéresse de plus en plus les médias, les chefs politiques… Comme Cédric O. Secrétaire d’état chargé du numérique : il s’est exprimé cette même semaine lors de la Paris Games Week sur la stratégie de l’esport pour les années à venir en france.
La France a la chance de s’appuyer sur un vivier d’e-sportifs de haut-niveau, qui brillent lors des compétitions internationales. Notre pays peut aussi compter sur l’engagement des professionnels du secteur, privés comme associatifs, fédérés autour de l’association France e-sport dont le modèle collégial inspire d’autres écosystèmes à l’international.
Cédric O
Mais pas que : on peut aussi voir des écoles s’ouvrir comme l’école locale « Power house Gaming » à Mulhouse, une école proposant une formation universitaire : le matin, les étudiants suivent des cours et l’après-midi, ils s’exercent à l’esport. Ou encore des écoles de commerce spécialisées dans le management esport. Ce qui met en exergue le fait que l’esport est réellement un vivier de talents en plein essor !
L’esport développe des soft skills pertinents pour la digitalisation de votre entreprise
On constate sur différents exemples pratiques que les joueurs d’esport ont pu développer des compétences spécifiques, sans aucune formation préalable.
Xavier Noël Cullmann et Térence Figueiredo nous ont présenté quelques compétences propres d’un joueur esportif (parmi d’autres, la liste serait trop longue et évolutive pour prétendre la détailler en une seule conférence ou article) :
– La performance : une ambition d’être toujours le meilleur et de gagner !
– La connexion : constamment connecté aux autres joueurs, que ce soit les équipiers ou les adversaires, mais aussi le coach, et par ailleurs aux systèmes informatiques, que ce soit le jeu, sa communauté, ses évolutions, … un bon joueur doit toujours suivre l’évolution technique de son jeu et les stratégies qui y évoluent.
– L’adaptabilité : à son équipe, à son terrain, à ses adversaires, aux mises à jour du jeu, … un esportif doit constamment se remettre en cause dans un environnement qui n’arrête pas d’évoluer.
– Résistance à l’échec : lorsqu’il perd, il doit savoir rebondir pour regagner en confiance et renouer avec la victoire, sa défaite lui a donné des leçons qui lui permettent de s’améliorer, en équipe, et d’atteindre l’objectif ultime !
– La concentration : il peut rester concentré une longue période (paradoxalement au fait que ces générations sont de plus en plus faciles à distraire) pour être à l’affût du moment où lui et son équipe pourront faire la différence, sans se faire piéger par l’adversaire.
– Autodidacte : que ce soit dans le jeu ou pour les logiciels qui tournent autour, il a appris seul et sait donc résoudre des problèmes sans aide ! En parallèle, son travail en communauté lui donne l’opportunité d’aider un compère ou juste de partager son expérience.
Des métiers pour les pratiquants de l’esport
Xavier-Noël Cullmann nous à ensuite présenté quelques métiers emblématiques qu’un joueur d’esport pourrait exercer, sans forcément avoir un diplôme ou une formation attenante :
– Manager/coach : avec son sens du collectif, et son sens de l’organisation en équipe, il peut être un très bon manager ! En effet, être organisé avec son équipe est l’une des premières qualités qu’un joueur doit avoir, car c’est en collectif qu’on gagne ! L’esport a déjà sur prouvé que le meilleur joueur, seul, ne pourra rivaliser face à une équipe individuellement plus faible mais qui sait simplement se coordonner.
– Community manager : les premiers forums et réseaux sociaux sont issus du monde du jeu vidéo. En effet la pratique du jeu, surtout compétitif, a amené les communautés à se regrouper et à discuter sur leur sujet de passions. C’est donc tout naturellement qu’un gamer sera actif sur différents réseaux et amené à animer ses propres communautés. Et même si la question de l’orthographe et de la grammaire est à revoir pour beaucoup d’entre eux, dans le fond ils savent très bien animer des communautés, partager des contenus adaptés, jouer avec l’humour et l’ironie dans les échanges … le community management, ou social media management est donc inné chez eux.
– Infographiste/Vidéaste : un joueur d’esport à l’habitude de se « streamer » (c’est-à-dire se filmer pendant qu’il joue pour montrer ses performances à sa communauté en live). De ce fait, il a su développer naturellement ses compétences techniques sur différents logiciels de montages vidéos et photos.
– Techniciens réseaux : évidemment ! Avoir internet pour jouer est la base aujourd’hui. Et s’il y a une coupure de réseaux, il faut en connaître la cause et savoir la rétablir. D’autant plus dans les gaming house ou dans les événements appelés LAN (Local Area Network, dans lesquels les joueurs PC sont tous connectés ensemble et sur Internet), de bonnes connaissances sont nécessaires pour s’assurer de délivrer le bon débit ! Fait intéressant aussi : ces événements ont souvent été la cible de pirates informatiques, et c’est dons en leur sein que la cybersécurité se développe pour les contrer.
– Développeur : et oui, le jeu vidéo est un programme informatique, pour gagner, il faut savoir comment il fonctionne. Les très bons joueurs s’intéressent ainsi à l’algorithme pour comprendre les rouages du jeu et savoir le mieux en tirer profit. Cette curiosité en amène beaucoup à se lancer dans le développement informatique (on rappelle que c’est le secteur le plus en pénurie de talents actuellement).
Où et comment trouver des talents de l’esport ?
C’est bien beau de faire l’apologie des joueurs de l’esport, mais où les trouvons nous ?
En somme, nous pouvons les trouver via :
– des plateformes comme Twitch (qui est une plateforme où les streamers de jeux peuvent se filmer et intéragir en live avec leurs spectateurs)
– En suivant directement des équipes : Peut être que votre futur recrue se trouve dans une équipe d’esport !
– Directement sur le terrain : pendant des tournois d’esport, ouvrez les yeux, il ne faudrait pas passer à côté d’un talent 😉
– Et pour finir dans des écoles ! Que ce soit dans des écoles dédiées dans le gaming (il y en a de plus en plus partout en France), ou dans des formations plus classiques qui intègrent l’esport dans l’apprentissage. En école esport par exemple, les étudiants ont des cours qui vont au-delà du gaming comme : le droit, l’événementiel, le graphisme (photo comme vidéos), les finances et la communication !
Mais l’esport, est-ce un vrai sport ?
Stéphane Hengy, qui n’est autre que le président de l’association l’Élan sportif, et Térence Figueiredo le directeur de l’école Power House Gaming à Mulhouse ont prit la parole pour nous partager leurs visions de l’esport versus le sport traditionnel.
Térence nous a expliqué que ses étudiants s’entraînent comme des sportifs de hauts niveaux. En effet, ils ont des cours de sport pour entretenir leur mental et leur forme physique. Ils sont coachés et suivis par des anciens joueurs spécialisés. Chaque coach est spécialiste du jeu pratiqué par le joueur (chaque jeu nécessite une connaissance pointue de son propre environnement), ce qui permet aux étudiants de monter en compétences de manière encadrée.
Aussi, Stéphane Hengy s’est exprimé sur le fait que le sport est une bonne manière de réinsertion dans la vie active. Le sport apprend le respect, le dépassement de soi et le goût du challenge ! Et cela, nous avons l’ambition de le développer aussi dans l’esport sur les mêmes mécaniques. C’est d’ailleurs pour cela que nous en avons touché un mot à notre Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, en visite à Mulhouse la semaine précédant le Konex Klub. Cette rencontre a précédé l’annonce du gouvernement de la volonté de développer le secteur de l’esport et sa professionnalisation pour faire de la France le leader européen du domain. Ironie du calendrier ou conséquence directe ?
Donc oui l’esport est réellement un sport à part entière, qui reprend les codes fondamentaux du sport ! Alors ne serait-ce pas là une alternative à compter parmi vos employés un sportif de haut niveau, tant apprécié dans une entreprise ? 😉
Le mot de la fin
Pour ce premier Konex Klub, l’équipe a été ravie de pouvoir partager avec vous sa passion et son expertise !
Les échanges ont été très intéressants et surtout cela à suscité beaucoup d’intérêt venant de nos invités ! Nous tenions à remercions les personnes présentes sur ce thème qui est pour le moins disruptifs, voir avant-gardistes selon certains.
Et petit tips à ceux qui n’étaient pas là : on a intégralement filmé notre conférence, rendez-vous sur notre chaîne Youtube pour la visionner !
En parallèle à la conférence, le Konex Klub a proposé aux convives et habitants du KMØ de jouer sur un mur digital, fourni par Digisports68. Même notre président de la Région Grand Est, Jean Rottner, s’est essayé à l’exercice.